Les conversations sur l’antiracisme et la représentation prennent aujourd’hui une ampleur mondiale. De nombreuses marques et institutions artistiques, dans leur élan de solidarité avec le mouvement Black Lives Matter, ont su tirer parti du travail et du talent des personnes de couleur pour réaffirmer leur présence dans le débat actuel sur la race. Malgré un sentiment d’inclusion qui se profile, il n’y a encore que très peu de plans concrets pour changer les choses.
C’est là qu’interviennent Omar Benmoussa, Amina Debbiche, Oussama Garti et Hamza Slaoui. Le collectif de passionnés d’art marocains et tunisiens a décidé de lancer Interval (un collectif né sur Zoom pendant le confinement), dans le but d’élargir l’accès à l’art, de soutenir les artistes émergents, et de faire participer davantage le jeune public aux conversations sur l’identité et la culture. Et surtout, Interval espère devenir une voix collective pour les Arabes et les Africains sur la scène artistique.
Après avoir organisé le 22 juillet leur premier webinaire, qui a réuni la conservatrice d’art tunisienne et directrice exécutive de la Renaissance Society de Chicago, Myriam Ben Salah, l’artiste marocaine Meriem Bennani, basée à New York, ainsi que le rappeur Shobee, basé à Casablanca, le collectif a lancé sa première exposition intitulée IM(PULSION).
Présentant les œuvres de 21 artistes marocains, IM(PULSION) est une exposition numérique qui se déroulera jusqu’au 22 septembre. Toutes les recettes seront versées aux artistes sélectionnés et à l’Institut Tahar Sebti, une école à but non lucratif pour les enfants vulnérables et handicapés au Maroc.
« IM(PULSION) » vient d’une forte envie de lancer une conversation sur la culture en Afrique et au Moyen-Orient. Nous voulions créer une action indépendante qui pourrait rassembler des artistes ayant un même fil conducteur : le fait que leur engagement envers leur pratique est inconditionnel. Lorsqu’une petite graine est plantée, vous pouvez avoir l’obsession/l’envie de faire tout ce qui vous plaît », explique Amina Debbiche, 31 ans, cofondatrice du collectif.
« Ce sont des artistes qui partagent avec nous le désir de démystifier le processus qui sous-tend la pensée créative afin que l’art puisse rallier plus de gens et surtout les jeunes de notre région. Avec Interval, nous espérons combler l’énorme fossé entre l’artiste et le public grâce à de nouveaux outils innovants », explique Oussama Garti, architecte marocain de 24 ans.
Avec un programme ambitieux de discussions, de webinaires et d’actions numériques en préparation, pour Interval, l’objectif est simple : « il est temps de réellement montrer ce que c’est que d’être arabe et noir”.
Découvrez l’exposition ici.